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Et la Vie Continue...         

















Déjà le bleu s'efface.

Les ombres ont pris la place.

Encore un jour fichu

Et la vie continue.


Les néons dans la brume

Eclairent sur le bitume

Un dealer abattu

Et la vie continue.


Plus loin sur la route,

Un accident sans doute.

C'est un ami perdu

Et la vie continue.


Un grand artiste est mort.

Ses oeuvres brillent encore

D'un peu d'absolu

Et la vie continue.


Et puis tous ceux qui tombent

Ecrasés par les bombes

De militaires obtus

Et la vie continue.


Et v'la l'amour qui passe

Qui te grise et qui te casse.

Rien qu'un malentendu

Et la vie continue.


Sur mon carnet d'adresses

Mais qui donc étaient-ce

Tous ces noms disparus ?

Et la vie continue.


Plus je tourne les pages,

Moins je retrouve les images

De tout ce temps perdu

Et la vie continue.


Déjà la nuit s'achève.

Les années furent si brèves.

Pourquoi s'être abstenu ?

Et la vie continue...






Dans la rivière.



Dans la rivière, elle nageait nue

Quand, ce jour là, j'étais venu,

A la pêche.


Elle m'aperçut, me dit bonjour

Et me fit signe peut-être pour

Que je la repêche.


Viens, j'ai la peau douce et sucrée

Comme une pêche de l'été,

Comme une pêche.


Dans la chaleur du bel été

Quel pêcheur peut résister

A telle promesse ?


Alors mon sang ne fait qu'un tour,

Moi qui suis seul et sans amour

Et sans tendresse.


Si ce n'est pas une illusion,

Un délire de mon imagination,

Quelle déesse !


Laissant ma ligne et mes poissons,

mes vêtements dans les buissons,

Je me dépê che.


Mes chaussures, mes chaussettes-

éponge

Et d'un superbe élan, je plonge

Dans l'eau fraîche.


Je la rejoins en quelques brasses,

Elle tend ses lèvres et je l'embrasse,

Quand une mèche...


De ses cheveux, un hameçon,

M'attire au fond et les poissons

Se fendent la pêche.


A la dérive ou au détour

De la rivière ou du chemin, 

Quand ça arrive, c'est toujours

Quand on s'y attend le moins.












 


A la dérive.


Je me demande pourquoi

J'éprouve pour toi

Une inclination soudaine.

Je n'ai pourtant pas l'habitude

D'adopter ce genre d'attitude :

De me laisser aller.


Au gré des courants,

Poussé par les vents,

Une inclination certaine.

J'ai changé de latitude.

Abandonnée ma solitude !


Je m’en allais à la dérive.

Je m’en allais à la dérive.


Je croyais avoir appris

Mais mon bateau a pris

Une inclination certaine.

Et ça prend de l'amplitude.

Et je n'ai nulle inquiétude.

Abandonnée ma solitude


Au gré des courants,

Et poussé par les vents,

Une inclination certaine.

Et ça prend de l’amplitude.

Et je n'ai nulle inquiétude.

Abandonnée ma solitude


Je m’en allais à la dérive.






Tout le long de la nuit.


Mon amour, je te jure,

Je te jure que demain

De dessous les couvertures,

Au petit matin,

Je me lèverai,

Je m'arracherai,

Je me lèverai

Le premier.


Les rideaux tirés,

La radio allumée,

Le plateau posé

Où fumera le thé;

Tes cheveux bouclés

Sur l'oreiller

Seront tout embroussaillés

Par la nuit.


Car

Tout le long le long, le long de la nuit.

Tout le long le long, le long de la nuit.

Tout le long le long, le long de la nuit.

On s’est aimé


Ce que j'aime quand tu manges

Dans le soleil qui se penche

Le pain chaud coupé en tranches

Et tout confituré d'orange.

Tes cheveux bouclés

Sur l'oreiller

Seront tout embroussaillés

Par la nuit.


Car

Tout le long le long, le long de la nuit.

Tout le long le long, le long de la nuit.

Tout le long le long, le long de la nuit.

On s’est aimé



Dans le ventre de ma mère


Dans le ventre de ma mère             

Je suis caché comme un cadeau.          

Et si si dehors souffle l’hiver

Je suis peinard, si bien au chaud.


O le tempo de son coeur

Swingue si bien avec le mien,

Je suis si bien à l'intérieur.

Y'a pas d'heure, ça sert à rien.


Et quand elle joue du piano,

Moi, je regarde pousser mes doigts.

Je l'entends comme au fond de l'eau.

J'en jouerai un jour, crois-moi...


(intermède classique sur 4 mesures)


Quand elle parle, quand elle fredonne,

Quand elle chante le bougalou,

Quand elle rit, qu'elle téléphone

Ça me donne des frissons partout.


Il parait qu'à l'extérieur,

Y'a des fleurs et des abeilles,

Tout un monde, tout en couleurs

Et des filles et un soleil !


Il faudra pourtant bien que je sorte.

Pour voir si c'est pas du bluff.

Lorsqu'elle ouvrira la porte,

Lorsque je sortirai de mon oeuf.


Alors, on me mettra au monde.

Alors, on me donnera un nom.

Je s’rai un homme pour une seconde

Ou toute une vie, c'est selon.


Mais j'ai bien le temps, comme dit mon père.

Je suis encore trop minuscule.

Et si dehors souffle l'hiver,

J'ai qu'à buller dans ma bulle.




Elle attend.













Assise dans le bistro, elle commande un express,

Enlève son manteau, s'allume une Marlboro.

Il est encore trop tôt pourtant, c'est bien ce soir.

Il lui a dit : “Sept heures, au Richard Lenoir !”

Elle attend.


Et un homme est entré. Elle a tourné la tête.

Comme ça, machinalement, mais c'est pas du tout lui.

Elle regarde au plafond, tire sur sa cigarette.

Un autre homme est entré. Elle tourne encore la tête.

Elle attend.


Accoudé au comptoir, on parle politique.

Entre piliers de bar, on boit l'apéritif.

La pendule au néon avale ses espoirs.

Un coup d'œil sur sa montre, un autre dans le miroir.

Elle attend.


Ça flippe dur au flipper. Comment peut-on passer

Des heures à secouer une p'tite bille en acier ?

Là-bas, sur le juke-box, un disque d'Iglesias.

Bruits de verres et d'couverts, un coup d'œil dans la glace.

Elle attend.


“Garçon, un autre café !” et Un express, Jean-Pierre !”

Le cendrier déborde et les tickets s'empilent.

Dehors les gens jacassent, dedans, l'ciné défile.

Il est déjà huit heures. Mais non,... il va venir !

Elle attend.


Elle appelle le garçon, paie, prend son manteau.

Jette un regard sur moi. Elle cache bien sa fureur.

J'me lève pour lui dire que c'est moi qu'elle attend.

Va-t-elle rester ou partir ?

Elle attend.


Gilles-Marie Baur

Chanson

Biographie

   J’ai étudié le piano avec le jazzman Michel Sardaby. Après deux essais chez Barclay et RCA et suite à une rencontre avec Léo Ferré, j’ai chanté dans les cabarets parisiens, surtout à la Bohème, au Théâtre des déchargeurs, mais aussi au Don Camillo. J’ai chanté au Théatre Clavel, à l’espace Kiron, à l’Essaïon, à la Maison de Radio France, à l’Auditorium de la Sacem... et dans diverses villes en France, Belgique et Suisse. Depuis que je réside dans le Sud-Ouest, je donne également des concerts privés et publics dans la région (voir contacts ci dessus).

° Chanson française    

° Auteur-compositeur-interprète

° Piano-voix

° Membre Sacem

° Répertoire de 100 chansons

° Spectacle : 1h à 1h 30.