Petit dictionnaire

de la Connerie ordinaire


Ce petit dictionnaire

est réflexif. Il doit nous          inciter à la méditation  sur la condition humaine (vaste programme pour

un si modeste ouvrage )



aux Editions du Canard gascon.


132 pages, 400 définitions,

12 € (+ 3€ frais d’envoi)     

3eme édition

« Quand on est con, on est con », chantait Brassens.

  Difficile d’y échapper. Y échapperais-je moi-même ?

  

                             





                                                            Les dix premières pages




                                                               Préface

 Toi qui veux savoir, toi qui veux connaître le monde et ses mystères,  je te félicite pour ton courage. Tu viens d’ouvrir le livre que Pandore, elle-même, aurait rêvé d'écrire. Mais ne crains rien : le savoir comme la fortune sourit aux audacieux.

Point de prétention anthropologique, sociologique ou autre « ique » à cet ouvrage de connologie ; juste, en abécédaire, un peu de lumière pour éclairer cette part d’ombre de notre nature humaine.


                                                 

A

Abeilles – Commençons par une connerie peu ordinaire et pas marrante du tout (on se rattrapera ensuite…) Pour obtenir une récolte plus importante et donc plus de profit (afin pour pouvoir rembourser leurs emprunts), nombre d’agriculteurs ont aspergé leurs terres de Gaucho, ce qui entre autre a empoisonné les abeilles (pollinisatrices des plantes à fruits et à légumes). Des chimistes ont donc agencé de nouvelles molécules, pesticides non dispersés, mais enrobant les semences et se répandant lors de la croissance dans toute la plante jusqu’au pollen. Suite à leur emploi, on a constaté aux Etats-Unis une disparition de 50% des abeilles sur tout le territoire (atteintes dans leur système immunitaire). Bousculer ainsi l’ordre naturel en jouant les apprentis sorciers, n’est-ce pas une colossale connerie ?

Adolescence - Alors que l’enfant est vif et joyeux jusqu’à ses douze ans, il lui faut traverser l’incontournable terrain vague de l’adolescence. Les signes sont symptomatiques : il se renfrogne, se mollasse, se chewing-gummise, s’auto-hypnotise à la blafarde luminescence de son portable et s’applique à faire un nombre significatif de conneries. Non, rassure-toi, ils n’a pas été piqué par la mouche tsé-tsé, c’est tout simplement que les glandes ont pris temporairement le pouvoir sur la conscience et la musculature. Conseil : comme pour la grippe, la pluie, la douleur, la canicule : attendre que ça passe.

Accueil - Le préposé à l’accueil téléphone, ignorant ta présence. Le quota de patience que tu octroies d’office à tout fonctionnaire étant épuisé, tu insistes, réitères ta question, tousse afin qu’il consente à poser sur toi un regard de désolation agacée. Avec un long soupir, tu quittes enfin l’accueil en criant intérieurement : « Quel con ! »

Adulte - Si la jeunesse est le moment de l’espérance et de la désespérance, celui de l’âge adulte est souvent celui du compromis et de la compromission. Cela dit, comment y échapper ? La vie est dure et puis, les adultes sont tellement cons, chantait Jacques Brel. La connerie est sans doute inhérente à l’espèce. Va soir…


Aéroport – Lorsqu’un plan d’implantation d’aéroport est décidé, les expropriés comme les riverains potentiels sont puissamment contre. Normal. Qu’ils aillent faire leur aéroport ailleurs ! Pas de ça chez nous ! Mais ailleurs, c’est la même chose, l’intérêt général se heurtera toujours puissamment à l’intérêt particulier. Tous vont donc voter pour un nouveau président qui a promis de supprimer le projet d’implantation, mais comme ce dernier s’avérera nécessaire, l’aéroport sera tout de même construit. Notons qu’après  guerre, l’implantation d’Orly a été faite sur des terres très fertiles mais libres du Val de Marne, alors qu’à même distance on pouvait construire l’aéroport sur des terres crayeuses de Champagne. Pour les rendre fertiles, on les a puissamment arrosées d’engrais, ce qui a puissamment pollué les nappes phréatiques. Tout cela est puissamment con. Cherchez l’erreur…


Alarme (de voiture) - Excédé par l’alarme stridente, un type se lève, descend les escaliers en pyjama une masse à la main et massacre la voiture à défaut de massacrer celui qui, pour la dixième fois l’a réveillé, en pleine nuit.


Alarme (d’appartement) - Certains ont installé tellement d’alarmes chez eux qu’ils ne savent plus où courir lorsque l’une d’elles se déclenche. Conseil : inventer une alarme se déclenchant à un certain seuil de connerie.


Alcool - Boire un peu d’alcool rend gai, boire beaucoup rend con. Certains prétendent que la bière rend plus con que le vin. Ce que l’on peut dire, c’est que la bière fait gonfler et le vin rougir. Si tu as un ventre proéminent et le nez rouge, ou tu es clown ou alcoolique, ou les deux, et sans doute con de surcroît.


Alpinisme – Lorsque ceux qui s’encordent pour le plaisir de gravir une montagne parviennent au sommet, ils sont contents, car ils n’ont plus qu’une chose à faire : redescendre. S’ils n’y parviennent pas, les secours en montagne tenteront de les ramener vivants. S’ils survivent, on parlera d’eux comme de héros. Encordée ou pas, la connerie atteint parfois des cimes inatteignables.


Ami - Si un con te choisit comme ami, déménage.


Amour - On prétend qu’être amoureux rend con. Qui peut croire une bêtise pareille ?


Amphétamines - Le rôle des amphétamines est peu connu dans le déroulement de la seconde guerre mondiale du XXe siècle. Découverte, expérimentée, elle fut d’abord distribuée sous le nom de Pervitine à tous les soldats allemands, ce qui leur permettait de ne pas ressentir la fatigue jusqu’à onze jours durant, d’où le succès de la Blitzkrieg. Elle fut utilisée par les Anglais pour doper leurs aviateurs sous le nom de Benzédrine, puis par les Japonais et les Américains. Pour les soldats survivants, l’accoutumance provoqua des troubles significatifs, contribuant au développement de drogues de remplacement, dont les drogues dures et leur prolifération sur le marché international. En fait, ce ne sont pas les hommes qui ont gagné la guerre, mais la drogue.

Analogie - Certains sont persuadés que l’analogie est la science des ânes : à référencer dans les annales de la connerie.

Andouille - Quelle andouille ! Cette expression charcutière qualifie un aimable con. Pourquoi l’andouille ? Sans doute parce que l’andouille est un cylindre de peau de forme irrégulière, fourré de gros intestin de porc et terminé par une ficelle qui sert à le pendre.

Anglicisme - Certains utilisent les anglicismes pour faire américain et donc avoir l’air dans le coup. Il est vrai qu’il est aussi difficile de remplacer football par balle au pied que mail par courriel. Ce qui tend à prouver que remplacer les anglicismes par des  francicismes est aussi une connerie.

Anniversaire - Il n’oublie aucun des anniversaires de ses proches ou de ses amis, ce qui a pour conséquence que ces derniers se sentent obligés de lui fêter le sien, ce qui est toujours une vraie galère. Sitôt qu’il a quitté les lieux, ses cadeaux passent directement à la poubelle, à moins qu’on les lui garde pour son prochain anniversaire.

Applaudissements - C’est une averse, une giboulée qui réjouit les oreilles et gonfle les cœurs. Oui, quand ces applaudissements sont réels et justifiés. Non, lorsque, enregistrés, ils accompagnent à la télé une nullité qu’on veut faire passer pour de l’humour. Ils deviennent alors insupportables et révèlent non seulement la connerie de la séquence, mais aussi et surtout, celle des producteurs de l’émission qui prennent les téléspectateurs pour des cons. Conseil : zapper au premier rire.

Arbre - Si un type, un soir de beuverie, s’écrase sur un arbre bordant une route secondaire, on accusera l’arbre et on le condamnera à mort. On ne tardera pas à voir toute une portion de route débarrassée de sa somptueuse allée de platanes. Une instance aura décidé de ce massacre pour apaiser la colère des concitoyens persuadés du fait que les arbres se jettent délibérément sur les voitures. En 1970, lors d’une célèbre lettre à Chaban-Delmas, premier ministre, Georges Pompidou interrompt l’élimination systématique des arbres le long des routes décidée (et déjà commencée) par l’administration sous prétexte de sécurité. Lorsque l’on pense que les arbres au bordant les routes, implantés sous l’ordre d’Henri II, en 1552, auraient pu totalement disparaître du territoire français en une seule année...

 Argent - Il aime l’argent pour l’argent et son contraire. S’il en a, il aime à le montrer. Les  signes les plus criants et les plus rutilants de sa réussite sont le gros 4x4 (voir ce mot), la montre suisse, la gourmette en or et la blonde platine. Il aime surtout les marques chics qui sont des signes de reconnaissance et d’appartenance au meilleur monde. Un con veut ressembler à un autre con, c’est normal.

Arme - Celui qui vénère les armes est atteint d’armophilie, maladie vénérienne parfois mortelle.

Art (exposition) - Si par hasard, dans une exposition, tu te demandes si c'est de l'art, c'est que ce n'est pas de l’art.

Art (conceptuel) - Les technocrates de l’art officiel contemporain sont des gens diplômés, intelligents et cultivés, mais rares sont ceux qui ont eu dans leur cursus universitaire une véritable culture artistique ou qui ont acquis un jugement esthétique sur le monde des formes. Ils sont formés à analyser et comprendre. Or, en art, il n’y a rien à comprendre mais à ressentir. Les petits malins de l’art conceptuel ont bien compris l’enjeu. Au lieu de se fatiguer à créer des œuvres d’art, ils ont en fait le discours, des explications pompeuses, voire absconses. Nos technocrates, en pays de connaissance, n’ont pas hésité à adouber des « artistes » qui les comprenaient si bien.

Art (contemporain) - Débutant officiellement en 1945 et succédant à l’art moderne, l’art contemporain est donc plus moderne que l’art moderne, mais l’histoire commence en 1917 lorsque Marcel Duchamp, déconneur cinétique et artiste potentiel expose un urinoir acheté au bazar du coin, y appose une signature (pseudonyme) et l’expose dans une galerie de New York. Plus besoin en art, explique-t-il, de représenter un objet, mais plus simplement de le présenter en l’agrémentant d’un discours. Soumettant de la sorte la forme au fond, l’art au langage, l’œuvre au concept, tout objet manufacturé déplacé dans une galerie devient dès lors, par la volonté de l’artiste, œuvre d’art en puissance (je précise : en impuissance car, pourquoi se fatiguer à faire puisque c’est déjà fait ?). Tout pouvant désormais devenir de l’art, il s'ensuit que plus rien n’est de l’art, et tous les artistes précédents qui ont passé leur vie à transcender le réel sont des ringards à mettre au cimetière des musées. Duchamp, grand fossoyeur de l’art de son temps exerce toujours une grande influence parmi les béni-oui-oui de l’art officiel qui glorifient installations indigentes et scabreuses, images morbido-gluantes, vidéos répétitives et accumulations d’objets voués à la poubelle. Cette grande mystification est aussi une grande connerie car, au lieu de révéler des artistes lumineux, elle tend à faire prendre des porteurs de vessie pour des fabricants de lanternes. Le visiteur qui ne veut pas passer pour un con se soumet à ce dictat en se disant : << Je ne comprends rien, mais si c’est exposé, c’est que ça doit valoir quelque chose. >> S’il vient à exprimer une critique de bon sens, les manipulateurs lui rétorqueront qu’il serait pour lui préférable de parler en connaissance de cause et, en l’occurrence, de faire des études en histoire de l’art avant d’exprimer une opinion : suffisance qui atteint des sommets de muflerie.

En 1998, dénonçant la mystification, l’artiste Pierre Pinoncelli brise volontairement à Beaubourg l’urinoir de Duchamp (ce n’était d’ailleurs pas le prétendu original car, suite à une première destruction, Duchamp était allé en acheter d’autres dans une quincaillerie de New York pour les exposer). L’iconoclaste est arrêté et condamné bien qu’en l’état, c’est lui le véritable artiste puisqu’il a transformé volontairement un objet manufacturé et l’a donc recréé à sa manière. En 1999, un Grec achète un urinoir de Duchamp pour 1,6 millions d’euros (en vente dans les brocantes entre 30 et 50 euros). Il est vrai que Manzoni (artiste italien) a réussi à vendre ses propres excréments (l’adjectif est ici peut-être mal choisi) : la merda d’artista conditionnée dans des boîtes de conserve (genre boîte de petits pois) trône dans quelques musées d’art moderne (ou contemporain), œuvres qui font dès lors la fierté des conservateurs (habitués aux conserves). L’argent n’a pas d’odeur et la connerie n’a pas de limite. Lorsqu’un urinoir devient de l’art, cela place l’art au niveau de l’urinoir. Conseil : lire et relire « Le roi nu » d’Andersen.

Artiste peintre - Se piquant de faire de la peinture, il achète une toile neuve, une boîte de couleurs et les pinceaux les plus chers avec, en prime, le chevalet démontable aussi complexe à plier qu’un origami. Alors qu’il ne viendrait jamais à l’idée d’un pianiste de faire un concert alors qu'il n'en est qu'à la Méthode Rose, notre peintre expose très vite ses œuvres et invite ses amis. Certains, par humanité, gentillesse, voire faiblesse, lui achètent un tableau et le flattent : que c’est beau ! Lui, tout gonflé de ce succès d’estime, pense alors qu’il a du talent : il persiste, expose, monte ses prix. Il passe alors de longs jours à espérer qu’un marchand d’art vienne à le découvrir et sombre petit à petit dans la dépression. Conseil : quand un artiste peint des merdes, dites le lui tout de suite : ça lui fera gagner du temps.

Artichaut  - Il aime l’artichaut, mais ne mange que les feuilles. Il jette le cœur parce qu’il y a des poils dessus.

Association  - Pour se sentir moins seul, il entre dans une association. Le but de l’association lui importe peu, il veut juste remplir une tâche au sein d’un groupe. Les associés passent leur temps en réunions pour adopter des motions plus ou moins transitoires. Comme personne n’est jamais d’accord et que le président a renoncé à s'imposer, rien n'est jamais décidé ou alors, à la dernière minute, l’heure du repas approchant. Une décision prise étant toujours contestée par ceux qui ne font rien, une nouvelle réunion est alors programmée. Le moment critique est le rappel pour règlement de la cotisation car il est facilement oublieux de ce qu’il doit, mais très scrupuleux sur ce que doivent les autres. Rappelons : les cotisants sont en progression à l’ANCF, l’Association Nationale des Cons de France.


Assurances - Il a souscrit de multiples assurances. Il a même acheté sa place au cimetière de peur qu’on ne la lui pique au dernier moment.

Attente (salle) - Qui n’a  jamais été pris en otage par un médecin dans une salle d’attente ? La salle d’attente est un lieu d’ennui où le temps passe plus lentement qu’ailleurs, ce qui, en conséquence, fait que l’on s’y ennuie plus longtemps encore. La salle d’attente est un ralentisseur temporel, une salle de torture où l’on inflige la patience. Sans doute est-ce pour cette raison que le médecin appelle ses clients des patients. Sur la table basse, gît un tas de magazines obsolètes, écornés, élimés par une multitude de lectures distraites, usés par une infinité regards fatigués. L’attente te contraint à les feuilleter à ton tour. N’est-ce pas l’occasion de te cultiver un peu ? Comme les publications à ta disposition sont celles que tu n’achètes ni ne lis jamais, tu t’inities à la vie des princes qui pète dans la soie en buvant du Haut-Brion à la louche, tu découvres les pipeules dégustant du caviar au bord de leur piscine dorée à Miami entourés de bimbos de rêve. Refermant la revue, tu te dis dans un soupir que tu mènes une vie de con. Heureusement, comme d’autres patients beaucoup plus malades que toi attendent leur tour, tu te dis qu’après tout, tu as plutôt de la chance. La salle d’attente est un cabinet de solitude et de réflexion sur ton humaine et relative condition.

Audimat - Thermomètre plongé dans le fondement du public pour sonder la température de son QI en réaction à la réception d’un programme de télévision. En général une émission à haut indice culturel refroidira l’audience, alors qu’une ineptie bien populiste fera monter la température et donc les recettes publicitaires.

Auteur – Un auteur qui écrit en long, en large et en travers vendra bien ses volumes en grandes surfaces. Comme quoi la littérature en l’espèce rejoint la géométrie dans l’espace.

Automobile - La voiture rend con et c'est pour cette raison que le Salon de l'Auto a tant de succès.

Autorité - L'autorité de ceux qui enseignent nuit la plupart du temps à ceux qui veulent s'instruire, écrivait Cicéron, mais aujourd’hui, le manque d’autorité de ceux qui enseignent nuit toujours à ceux qu’on oblige à s’instruire.


B

Baggie - Trop long pour être un short, trop court pour être un pantalon, le baggie apporte un surcroît délicieusement ridicule au touriste indécis.


Bande - Seul, il est couard et stupide. Il lui faut trouver quelqu’un qui le protège, pense pour lui et lui donne des ordres, sinon il ne sait que dire, que faire, où aller. Obéissant à l'instinct grégaire, cherchant chaleur humaine et réconfort, il rejoint une bande agglutinée autour d’un meneur, en général grand, méchant et stupide. La bande pour affirmer son existence sème alors la terreur dans tout le quartier. Ces essaims de connerie pointant leurs dards, rivaux par nature, s’affrontent et s’entretuent. Si le meneur meurt, la bande se dissout ou meurt avec lui. Ainsi en est-il du cycle de la bande comme celui des guêpes et des abeilles, ces dernières cependant étant un cran au-dessus sur l’échelle de l’évolution.


Barbe - Celui qui porte la barbe pense qu’exhiber sa pilosité va le faire gagner en respectabilité. D’après un célèbre expert en barbologie comportementale : si la barbe est fine et bien taillée, nous avons affaire à une connerie pragmatique, voire obsessionnelle, souvent redoutable. Si elle est touffue, elle est moins dangereuse car sa paresse lui évite de faire moins de bêtises. Si elle est longue, cela affirme une connerie par imprégnation, débile et indélébile (sectes, religions, obédiences diverses). La barbe !


Barbus - Les barbus sont en général des cons chauves à l’exception de la femme à barbe qui, elle, est une vraie femme à poils et pas si conne que ça.


Baskets - Il est toujours en baskets, sales ou propres, c’est selon. Ses pieds dans le plastique puent atrocement, mais il aime cette exhalaison, marque de virilité et d’esprit sportif.

Beau  - « Beau et con à la fois. » chantait le grand Jacques Brel. Que les moches se rassurent, ils peuvent l’être aussi.


Beauf – Mis en scène par l’excellent dessinateur Cabu, qui en a beaucoup dit sur le sujet, le beauf est synonyme de con. Contraction de « beau-frère », le beauf sous-entend et présuppose qu’une sœur épouse toujours un con.

Belle - La femme belle, objet de convoitise permanente, doit apprendre à se protéger. Provocation vivante à la laideur commune, elle paie sa beauté du harcèlement continuel des machos de tout poil. Conseil à une personne trop belle : ne sortir de chez elle qu’après 60 ans.

Béret (civil) - « Si tu veux avoir l’air con, porte un béret. » maxime qui fit la fortune du célèbre Adolphe Béret, créateur de cette coiffure circulaire et minimale au début du XXe siècle (mais qui avait piqué l’idée aux Écossais, aux Basques et aux Béarnais).

Béret (militaire) - De sinistre mémoire, ce couvre-sous-chef a orné de sa platitude oblique la tête creuse des miliciens de Laval et Darnand, empruntant la forme du béret des chasseurs alpins. Osons recommander à l’Armée française l’abandon de ce béret qui tient du brie de Meaux, de la crêpe bretonne et du trou noir galactique. Ces braves soldats des cimes méritent bien une coiffure plus contemporaine. Chez les parachutistes, à l’inverse, le béret est riquiqui. Il leur fut imposé comme tenue d’été et comme punition par De Gaulle après le putsch de 1961. N’ornant qu’une faible partie d’un crâne rasé, ne le protégeant ni du soleil ni de la pluie, la dite galette fut honnie par les paras et certains la brûlèrent en 1963. Rouge, vert, noir ou bleu, rarement rose ou jaune, le béret reste incongru, mais il demeure très en vogue dans les tenues réglementaires.

Béret (ferias) - Les bérets de couleurs vives sont emblématiques des tonitruantes ferias des villes du sud. La joie festive et taurine y fait immanquablement place à une soûlerie juvénile collective dont les vomissures éthyliques sont absorbées par les sciures épandues à cet effet sur les trottoirs et le sol des débits de boissons. Olé !

Bibliothèque - Il possède une bibliothèque contenant des livres qu’il n’a jamais lus, mais qui tend à faire croire qu’il a pu les lire et, qu’en conséquence, induire qu’il serait moins con qu’on ne le suppose.

Biocarburant - En voilà une bonne idée ! Faire du carburant avec des cultures, c’est très malin. La demande sera si forte qu’elles remplaceront les cultures vivrières, ce qui n’est pas trop grave car la population sera alors nourrie avec une alimentation à base de pétrole.

Bière - Ils ne manquent jamais les fêtes de la bière et avalent à cette occasion nombre de bocks moussus qu’ils pissent aussitôt, urine aussitôt réinjectée dans les fûts sous pression. Ainsi en est-il du cycle de la bière.

Blondes - Qui a donc répandu cette épidémie imbécile qui fait clamer à celui qui en est atteint que les blondes sont des connes ? Qui a disséminé le malin germe de cette connerie ? Mystère. Quoi qu’on en dise, une conne blonde sera toujours moins conne qu’un con blond.

Bob’art - Synonyme d’art conceptuel où l’œuvre présentée est tellement indigente qu’il lui faut le secours d’un discours bidon pour tenter de faire croire que c’est une œuvre d’art.

Boîte (de nuit) - Il ne rate pas une nuit dans une boîte du même nom, aimant se trémousser sur la piste dans un bruit d’enfer dans la lumière froide et stroboscopique des rayons lasers. Il a repéré une minette, mais elle ne lève pas les yeux sur lui de la soirée. Alors, il va se souler au bar et acheter quelques cachets de substances prohibées dans les toilettes pour se remettre en selle. La petite minette a disparu, alors il jette son dévolu sur une grande brune, mais à l’examen, il se demande si ce n’est pas un travelo. Comme la nuit s’avance, il la drague quand même. La nuit en boîte est pleine de surprises et de désespérance.

Bouc (émissaire) - Souffre-douleur, vilain petit canard, bouc émissaire, cela commence dans la cour de l’école où la connerie entre en germination. Un petit caïd rassemble quelques petites têtes blondes ou brunes choisies pour leur degré de lâcheté et de veulerie instinctive. Ce petit groupe devient une mini bande (voir ce mot) qui, pour assouvir sa perversion polymorphe, choisit une victime, de préférence un enfant différent, trop gros ou trop maigre, plutôt bon élève car l’effort, l’assiduité, l’intelligence sont des défauts abhorrés par les cons. La petite victime, sans cause, est alors moquée, insultée, battue, sous les rires idiots de ses agresseurs. Ainsi en est-il de la bêtise, essence de toutes les guerres depuis la nuit des temps.  L’école républicaine ne sait plus trop comment dompter ces instincts sauvages. Méfiance : « Laisse la bête se lever et elle part au galop.

Boutique (de souvenirs) - Si les boutiques de souvenirs sont pleines d'objets merdiques, c’est que des gens les achètent. Le client est roi, mais le roi de quoi?

Bruit – Le con ne semble pas être incommodé par le bruit qu’il produit mais ne supporte pas celui fait par les autres.





                             G.M.G. BAUR

Lorsque j’ai écrit mon premier livre « La vie sexuelle des robots », l’éditeur m’a demandé d’ajouter un lexique en fin d’ouvrage et j’avoue avoir eu grand plaisir à le faire avec des définitions comme : « Intelligence artificielle : tout le contraire de la bêtise naturelle » L’idée d’un dictionnaire d’humeur humoristique a lentement mûri, les définitions se sont établies au cours des années, jusqu’à devenir le présent ouvrage (qui ne saurait bien sûr être exhaustif).

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